FREDERICTON (GNB) – La déclaration suivante a été émise, aujourd’hui, par le premier ministre, Blaine Higgs, au sujet de la révision de la politique 713:

La politique 713 sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre a attiré énormément d’attention au cours des dernières semaines.

Et malheureusement, beaucoup de fausse information a circulé à propos de ce que signifie la révision dont elle fait l’objet.

Je tiens à ce qu’il soit parfaitement clair dans l’esprit de tous les gens du Nouveau-Brunswick que nous n’envisageons pas, et n’avons jamais envisagé, de supprimer cette politique. Nous nous employons plutôt à revoir trois sections qui causent de la confusion et de l’incompréhension.

La première porte sur le fait que les enfants de moins de 16 ans peuvent changer leur prénom sans en informer leurs parents ni obtenir leur consentement. Selon la politique actuelle, un enfant de niveau primaire peut choisir d’utiliser un prénom différent à l’école. L’école a l’obligation de mettre au point un plan pour qu’il puisse utiliser son prénom préféré, et ce prénom peut être utilisé à l’insu des parents si l’enfant demande à ce que ceux-ci ne soient pas informés de son choix. L’école doit cacher l’utilisation de l’autre prénom ou pronom à l’école, au point où il peut arriver que l’on doive retirer les œuvres signées de celui-ci lors des réunions de parents-enseignants. Étant donné que l’on demande aux parents de donner leur consentement pour une sortie scolaire ou prendre des photos de leurs enfants, je peux comprendre pourquoi cette partie de la politique 713 porte à confusion pour les parents.

La protection des droits de la personne est un principe non négociable pour notre gouvernement, et nous respectons et embrassons la différence chez tous nos élèves.

Nous devons trouver une façon de protéger ces droits tout en respectant le rôle des parents. Les élèves sont des enfants, et si nous devons accompagner leur épanouissement et leur développement, nous devons aussi nous assurer que leurs parents puissent prendre part à leur éducation. Nous devons accorder plus de crédit et offrir du soutien à ces parents et familles qui doivent accompagner leur enfant dans le changement.

La deuxième partie qui fait l’objet de l’examen touche les sports et, plus particulièrement, la participation de transgenres à des sports et à ce que leur présence peut avoir comme effet dans les équipes de filles et pour les bourses d’études.

Le dernier point de la politique que nous soumettons à notre examen est l’accès à des toilettes qui répondent à l’identité de genre.

Étant moi-même père et grand-père, je crois sincèrement qu’il faut trouver un équilibre entre le fait d’offrir un espace sûr où les enfants peuvent apprendre, s’exprimer et s’épanouir, et le fait de veiller à ce que les parents soient tenus informés et se sentent à l’aise avec l’éducation que reçoit leur enfant.

La politique 713 est importante.

Elle l’est pour nos élèves vulnérables, pour qu’ils puissent aller à l’école chaque jour sachant qu’ils peuvent être eux-mêmes.

Elle l’est aussi pour les membres du personnel enseignant et du personnel scolaire qui veillent chaque jour à leur offrir un environnement sûr et bienveillant. Rien de tout ça ne changera. Un élève pourra toujours parler à un enseignant en toute confidentialité et obtenir l’aide d’un professionnel solidaire durant les périodes plus difficiles, comme au moment de dévoiler son homosexualité ou son identité de genre.

Un enfant qui risque de subir de la violence à la maison en raison de son identité sexuelle recevra des services de professionnels qualifiés qui pourront faire une évaluation et porter la situation à la connaissance des services de protection de l’enfance pour de l’aide. Cette obligation, nous l’avons pour toute situation où la sécurité d’un enfant est en jeu.

La politique 713 continuera d’exister, et elle pourrait même ressortir plus forte de l’exercice vu qu’elle sera encore mieux endossée par les parents qui auront dorénavant une idée plus claire des points qui leur semblaient nébuleux et confus.

Je lance un appel au calme à l’approche de cette période de consultations en préparation aux améliorations de la politique. Nous devons avoir ces discussions en faisant toujours preuve de respect les uns envers les autres.

Les injures et l’intimidation pour faire taire l’autre sont inacceptables, peu importe qui en est l’auteur. Il faut avoir cette conversation, pour nos enfants et leurs parents, sur cet enjeu qui dépasse les frontières du Nouveau-Brunswick et qui est également d’actualité à l’échelle nationale et internationale. Nous nous devons de bien faire les choses dans notre province, et nous n’y arriverons jamais si nous n’arrivons pas à en discuter tous ensemble.

Je vous invite à faire part de votre opinion à votre représentant élu. Sachez que tout renseignement personnel transmis dans une correspondance restera confidentiel. Nous voulons connaître votre opinion.

J’ai toujours eu l’intime conviction que la famille est le fondement de notre société et, pour qu’elle le reste, il ne faut pas diluer l’importance du rôle des parents dans la vie de leurs enfants.

Je suis convaincu que, dans cette province exceptionnelle qui est la nôtre, nous pouvons discuter du sujet de façon rationnelle dans l’intérêt des enfants et des parents, et je vous invite à ajouter votre voix à la discussion.