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Autres méthodes de compostage

Autres méthodes de compostage

Compostage à froid

Si le retournage de la pile de compost ne vous intéresse pas en raison de l'effort physique qu'il exige, ou si vous avez suffisamment d'espace et n'avez pas besoin du compost immédiatement, le compostage à froid est la solution. Les ménages peu nombreux ne peuvent pas accumuler les matières organiques assez rapidement pour faire une pile de compost à chaud, mais il ne vous faut pas beaucoup de matières pour le compostage à froid. La pile s'accumule progressivement à mesure que les matières s'ajoutent.

Même si l'approvisionnement est moins exigeant, les résultats se font attendre longtemps. Vous pouvez prévoir de six mois à un an pour produire un lot de compost selon cette méthode. Cela dépend des matières qui sont accumulées : les matières «vertes» molles comme les herbes de tonte de gazon et les déchets de cuisine se décomposent beaucoup plus rapidement que les matières «brunes» ligneuses ou les morceaux non déchiquetés.Cette méthode présente un aspect positif. Elle n'exige absolument aucun retournage! Mais il est utile de construire la pile autour d'un tuyau d'air, ou de faire des trous à l'aide d'un aérateur à l'occasion, pour l'aider un peu.

Comme le compost à chaud, les piles de compost à froid devraient être humides. Elles ont besoin d'une variété d'aliments pour permettre aux organismes décomposeurs de se développer. Les couches inférieures se décomposent d'abord, parce que des matières sont constamment ajoutées à la surface. Il n'est pas nécessaire d'avoir un contenant de compost, mais si vous en avez un, le produit fini pourra se déposer dans le fond.

Quelle que soit la méthode que vous choisissiez, un contenant sophistiqué ou une pile dans un coin de la cour, le compost produit lentement devrait être recouvert afin d'empêcher l'enlèvement des nutriments par les intempéries. Les matériaux qui en résulteront auront encore une certaine valeur à titre de conditionneur de sol, mais ils ne seront pas très efficaces comme engrais.

Incorporation dans le sol

L'incorporation dans le sol est probablement la méthode de compostage la plus simple. Les déchets de nourriture et de jardin sont déchiquetés en petits morceaux, mélangés avec le sol et enfouis à une profondeur de 20 cm (8 pouces) ou plus dans la terre. Selon la température du sol, l'activité bactérienne et la teneur en carbone des déchets, la décomposition peut prendre d'un mois à un an.

Un conseil cependant! Les matières d'une forte teneur en carbone (comme les feuilles d'automne) ne se prêtent pas à cette méthode, parce qu'elles puiseront leur azote du sol à proximité. Les feuilles peuvent également acidifier le sol ou nuire à la croissance des plantes si elles sont enfouies avant d'être partiellement transformées en compost.

Il faudrait aussi donner suffisamment de temps aux matières de forte teneur en azote pour qu'elles se décomposent sous la surface de la terre avant que cette zone ne soit utilisée pour la plantation, parce que les organismes décomposeurs au travail puiseront leur azote partout où ils le trouveront. Certaines personnes règlent le problème de la perte d'azote en ajoutant de la farine de sang au sol avant d'y enfouir les matières de compost.

Forage de trous

Une tarière est un outil pratique pour incorporer les matières dans le sol, même si une bêche peut aussi servir. Il s'agit de creuser une série de trous près du sillon de la ramure et des arbustes, ou dans une zone en jachère du jardin (pour éviter l'extraction de l'azote des plantes en croissance), et d'y enfouir les déchets organiques. Le compost est produit là où on en a le plus besoin. Vous pouvez utiliser l'espace dont vous disposez, et ensuite recommencer où la première charge a été compostée. Si les trous sont creusés avant que le sol ne gèle, vous pouvez continuer de déposer les déchets de cette façon pendant tout l'hiver.

Tranchée de rotation

Les tranchées comportent le creusage d'une longue fosse plutôt que des trous séparés, habituellement entre des rangées dans un jardin. La tranchée est recouverte d'une couche de terre à mesure que les déchets sont ajoutés.

Cette méthode est souvent utilisée par les jardiniers britanniques pour une rotation simple tous les trois ans : 1) incorporation dans le sol, 2) culture et 3) passage. La première année, on creuse une tranchée qu'on remplit de déchets riches en azote, et on recouvre la terre. La rangée ensuite est utilisée pour produire des cultures et une troisième rangée est utilisée comme passage.

Au cours de chaque année successive, le sol fertile de la tranchée de l'année précédente est utilisé pour produire des cultures, et l'ancien passage devient la tranchée de compostage. Ainsi, le sol du jardin est renouvelé constamment. Même si cette méthode exige beaucoup moins d'espace que le système de compostage conventionnel, il faut trois rangées pour cultiver une rangée de plantes. Chaque jardin aura ses variations. Les tranchées peuvent être creusées sous les passages utilisés, une section à la fois, à mesure qu'on a besoin d'autre espace. Dans un jardin trop petit pour y faire des passages, une rotation des cultures et des tranchées tous les deux ans est convenable.

Paillage

Le paillage copie la méthode naturelle de compostage en surface. Les jardiniers utilisent cette méthode depuis des siècles. Les matières organiques «brunes» ligneuses sont déposées dans une couche sur le sol, dans un jardin, ou près des arbustes et des arbres. Étant donné qu'elles ne sont pas enfouies dans le sol mais qu'elles se décomposent à la surface, elles ne nuisent pas à l'équilibre du pH du sol ou ne lui enlève pas son azote.

Même si c'est peut-être la méthode de compostage la plus lente, le paillage offre d'autres avantages. Il décourage les mauvaises herbes, protège le sol contre le compactage ou l'érosion, garde les racines des plantes fraîches et humides pendant les temps chauds et leur procure un isolant en hiver.