FREDERICTON (GNB) – La déclaration suivante a été émise, aujourd’hui, par le premier ministre, Blaine Higgs, au sujet des mesures provinciales concernant les mesures législatives sur les combustibles propres du gouvernement fédéral :

Pourquoi le gouvernement du Nouveau-Brunswick prend-il des mesures concernant les mesures législatives sur les combustibles propres du gouvernement fédéral?

Les gens du Nouveau-Brunswick reçoivent des renseignements contradictoires sur la taxe sur le carbone et les mesures législatives sur les combustibles propres du gouvernement fédéral. Soyons clairs, c’est le gouvernement fédéral qui a imposé ces mesures législatives aux Canadiennes et Canadiens et en raison de ce choix, presque tout ce que nous achetons nous coûte plus cher et cela nuira à la hausse de l’inflation.

Les provinces de l’Atlantique ont apporté des modifications à la façon dont les organismes de réglementation fixent les prix maximums. Sans ces modifications, les petits détaillants de la région devraient absorber les coûts supplémentaires liés aux nouvelles mesures législatives du gouvernement fédéral, ce qui aurait des répercussions importantes sur leurs recettes et compromettrait leur capacité de poursuivre leurs activités.

Dans les régions rurales du Nouveau-Brunswick, on ne dénombre parfois qu'une seule station-service qui est une entreprise familiale.

Ces entreprises doivent être en mesure de rentrer dans leurs frais au risque de ne pas pouvoir financièrement continuer à approvisionner la communauté en carburant et, pour finir, mettre la clé sous la porte. Ces entreprises sont importantes pour les petites communautés, car elles fournissent bien plus que du carburant. Il suffit de demander à quiconque qui habite tout près.

Nous devons tout mettre en œuvre pour protéger ces entreprises.

C’est pourquoi nous avons veillé à ce que la Commission de l’énergie et des services publics du Nouveau-Brunswick puisse prendre en compte les répercussions des mesures sur les carburants propres dans sa formule de calcul du prix de détail maximum. Les types de modifications apportées dans toutes les provinces de l’Atlantique sont exceptionnels, car nous réglementons le prix maximum à la pompe et non à la raffinerie. Selon les commentaires publics, nous avons permis aux raffineries de répercuter les coûts sur les consommateurs.

Toutefois, en réalité, nous ne réglementons pas leur prix et elles opèrent dans un marché concurrentiel. Les raffineries peuvent toujours répercuter les coûts nécessaires pour maintenir leurs activités. Dans les marchés non réglementés à l’extérieur du Canada atlantique, elles se contenteront de répercuter les coûts nécessaires à la réalisation de profits. Au Canada atlantique, nous avons pour responsabilité de veiller à ce que les prix maximums reflètent les coûts réels dans le souci d’épargner les détaillants, en particulier les petits détaillants dont les activités sont essentielles aux petites collectivités, afin qu’ils ne risquent pas de voir leurs revenus gravement réduits au point de fermer boutique en raison des coûts associés aux règlements du gouvernement fédéral. Autrement dit, la législation du Nouveau-Brunswick adoptée plus tôt ce printemps n'a en aucun cas amélioré la capacité d'Irving Oil Limited à répercuter les coûts encourus sur les consommateurs et il est tout simplement faux de suggérer le contraire.

La Commission de l’énergie et des services publics du Nouveau-Brunswick a adopté une formule pour tenir compte du coût des mesures législatives sur les combustibles propres, contrairement aux autres organismes de réglementation de l’Atlantique qui ont choisi une valeur. La Commission ne fixe que les prix de détail maximums de l’essence. Elle ne fixe pas les prix de gros ou de raffinage. L’approche adoptée par chacun des organismes de réglementation pourrait évoluer à mesure qu’ils disposeront de plus d’informations sur la manière de fixer le prix le plus bas possible sans compromettre la continuité de l’approvisionnement. La formule utilisée par la Commission pour tenir compte des mesures du gouvernement fédéral a donné lieu à une augmentation d’environ six cents le 7 juillet. La Commission a déclaré qu'elle réexaminerait la formule dans au plus six mois, ou plus tôt, si des éléments probants suggéraient qu'elle devrait être différente.

De plus, ce mois-ci, en plus des mesures législatives sur les combustibles propres du gouvernement fédéral, la taxe sur le carbone a été appliquée pour la première fois sur les combustibles de chauffage domestique, comme le mazout, ce qui rend l’achat d’énergie encore moins abordable. Le prix du mazout a augmenté de 17,38 cents du litre en raison de la taxe fédérale sur le carbone, soit une somme supplémentaire de plus de 500 $ en coût de chauffage l’hiver prochain.

En tant que gouvernement provincial, nous prenons des mesures pour tenter d'alléger la charge imposée par ces mesures fédérales. L’année dernière, le gouvernement du Nouveau-Brunswick a mis en œuvre le Programme éconergétique amélioré pour aider les gens à réduire leurs coûts de chauffage. En décembre, nous avons annoncé un investissement de 40 millions de dollars supplémentaires pour élargir le programme afin d’aider la population à abandonner le chauffage au mazout. Le Programme éconergétique amélioré offre gratuitement une mini‑thermopompe et une meilleure isolation, ainsi que l'installation gratuite des deux, aux propriétaires qui utilisent des plinthes chauffantes électriques et du mazout de chauffage et dont le revenu familial annuel combiné ne dépasse pas 70 000 $. Les propriétaires relevant de la même tranche de revenus qui utilisent d'autres sources de chauffage sont admissibles à l'amélioration gratuite de l'isolation de leur maison.

Notre but est simple : offrir à tous les gens de la province la possibilité de mieux gérer leurs coûts énergétiques, et ce, sans égard à leurs revenus.

Le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse sont en tête du pays en ce qui concerne la réduction des émissions depuis 2005. Les provinces de l’Atlantique travaillent en collaboration avec le gouvernement fédéral pour investir dans des technologies propres innovantes afin d’accélérer le développement de l’énergie renouvelable, de réduire les émissions et de garantir un approvisionnement en produits énergétiques propres et abordables pour la population du Canada atlantique.

Alors que les prix de l'énergie et des aliments augmentent et que le gouvernement fédéral cherche à freiner l’inflation, la mise en œuvre de mesures législatives qui entraînent une hausse du prix de l’essence et du carburant diesel ne fait qu’exacerber une situation déjà difficile. Le gouvernement fédéral a reconnu que les nouvelles mesures législatives ont des répercussions démesurées pour la population du Canada atlantique.

C’est dans notre région où la précarité énergétique est déjà la plus grande au Canada et nous ne pouvons pas nier que nous sommes plus dépendants du mazout que n’importe quelle autre province au pays. Les données de Statistique Canada montrent que 13 % de la population du Canada atlantique est en situation de précarité énergétique, alors que la moyenne nationale est de 8 %.

Nous devons veiller à ce que les politiques en cours d’élaboration puissent être appliquées de manière équitable de sorte qu’aucune région ne se trouve défavorisée par rapport à une autre. Mes collègues premiers ministres du Canada atlantique et moi-même continuons à demander au gouvernement fédéral de reconnaître les différences qui existent dans nos régions et d'annuler ces taxes supplémentaires alors que l'inflation reste très élevée. Cette question sera l'un des principaux sujets de discussion lors de la réunion nationale des premiers ministres provinciaux qui se tiendra cette semaine à Winnipeg.