Gouvernement du Nouveau-Brunswick

« Des forêts du Nouveau-Brunswick est né un commerce avec la mère patrie qui offre des avantages mutuels... »

Thomas Baillie, arpenteur général et
commissaire des terres de la Couronne, 1832


La relation profonde entre les Néo-Brunswickois et leur patrimoine forestier a commencé voilà bien des siècles. Les premiers habitants autochtones dépendaient de la forêt pour se nourrir, se vêtir et se loger. Ils ont développé des traditions spirituelles basées sur les arbres, et recueillaient des plantes des régions boisées à des fins médicinales. Les pionniers européens utilisaient le bois pour produire de tout, des barils et des meubles jusqu'aux canalisations d'égout, en passant par les seaux. Les arbres étaient brûlés pour le bois de chauffage, le charbon et la production d'engrais. L'industrie forestière est la plus importante industrie du Nouveau-Brunswick aujourd'hui. Elle a été le soutien principal de notre économie depuis le début des années 1800.
   

Les années 1800
En 1806, durant les guerres napoléoniennes, l'empereur Bonaparte a imposé un long blocus qui a coupé la Grande-Bretagne de ses fournisseurs traditionnels de bois dans les pays baltes. Obligée de trouver du bois ailleurs, la Grande-Bretagne s'est tournée vers ses colonies en Amérique du Nord, notamment le Nouveau-Brunswick. Le gouvernement britannique a imposé des tarifs protectionnistes pour encourager un approvisionnement constant en bois provincial, ce qui a donné naissance à l'industrie forestière.

Le vaste réseau fluvial du Nouveau-Brunswick a permis aux bûcherons d'accéder facilement à l'intérieur de la province, riche en peuplements de pin, d'épinette et de pruche. Les usines de sciage ont produit en série du bois équarri destiné aux marchés intérieurs et d'outre-mer. Au milieu du siècle, les produits forestiers représentaient plus de 80 pour 100 des exportations totales de la province.

La Grande-Bretagne absorbait le gros de la production, mais les constructeurs de navires au Nouveau-Brunswick consommaient également leur part. Les chantiers navals le long du littoral et des grandes rivières ont lancé des navires pour transporter partout dans le monde leurs cargaisons de mâts et d'autres produits du bois. Après 1870, l'expansion du réseau ferroviaire a ouvert une plus grande partie de la province au bûcheronnage.

Pourtant, en dépit d'une amélioration de l'infrastructure et de ressources forestières apparemment illimitées, le commerce du bois d'ouvre au Nouveau-Brunswick commençait à décliner. Après 1880, les tarifs étrangers, les récessions mondiales, la concurrence exercée par la coupe sur la côte du Pacifique et l'effondrement de la construction de navires en bois l'ont rudement mis à l'épreuve. La province était également aux prises avec une pénurie croissante de gros arbres de plus en plus difficiles d'accès, situation attribuable à des pratiques de coupe ruineuses durant des années.
   

Les années 1900
Entre-temps, une nouvelle forme d'exploitation forestière fait son arrivée sur scène: les usines de pâte. Celles-ci sont d'abord apparues à la fin des années 1800, à Penobsquis, dans le comté de Kings et près de la Miramichi, et se sont multipliées après 1900. En 1930, l'industrie des pâtes et papiers est devenue suffisamment vigoureuse pour déclasser l'industrie du bois de sciage - position qu'elle occupe toujours aujourd'hui dans l'économie.

Les années 1930 à 1950 ont présenté d'autres défis à l'industrie forestière, dont des infestations majeures d'insectes. Au milieu du siècle, la consommation de bois de sciage s'est mise à accélérer rapidement. La récolte de bois a triplé en trente ans seulement.

Au milieu des années 1970, il est devenu apparent que, si les niveaux de récolte continuaient d'augmenter, le Nouveau-Brunswick risquerait de connaître des pénuries graves de bois de sciage. Des rapports du gouvernement tels que l'étude sur les ressources forestières de 1974 ont recommandé une approche plus durable de l'aménagement forestier.

Pour en connaître plus sur notre patrimoine :
Les ressources naturelles du Nouveau-Brunswick : 150 années d'intendance
par E.S. (Ted) Fellows, Ph.D.