Les années 1800
En 1806, durant les guerres napoléoniennes, l'empereur Bonaparte a imposé un long blocus qui a coupé la Grande-Bretagne de ses fournisseurs traditionnels de bois dans les pays baltes. Obligée de trouver du bois ailleurs, la Grande-Bretagne s'est tournée vers ses colonies en Amérique du Nord, notamment le Nouveau-Brunswick. Le gouvernement britannique a imposé des tarifs protectionnistes pour encourager un approvisionnement constant en bois provincial, ce qui a donné naissance à l'industrie forestière.
Le vaste réseau fluvial du Nouveau-Brunswick a permis aux bûcherons d'accéder facilement à l'intérieur de la province, riche en peuplements de pin, d'épinette et de pruche. Les usines de sciage ont produit en série du bois équarri destiné aux marchés intérieurs et d'outre-mer. Au milieu du siècle, les produits forestiers représentaient plus de 80 pour 100 des exportations totales de la province.
La Grande-Bretagne absorbait le gros de la production, mais les constructeurs de navires au Nouveau-Brunswick consommaient également leur part. Les chantiers navals le long du littoral et des grandes rivières ont lancé des navires pour transporter partout dans le monde leurs cargaisons de mâts et d'autres produits du bois. Après 1870, l'expansion du réseau ferroviaire a ouvert une plus grande partie de la province au bûcheronnage.
Pourtant, en dépit d'une amélioration de l'infrastructure et de ressources forestières apparemment illimitées, le commerce du bois d'ouvre au Nouveau-Brunswick commençait à décliner. Après 1880, les tarifs étrangers, les récessions mondiales, la concurrence exercée par la coupe sur la côte du Pacifique et l'effondrement de la construction de navires en bois l'ont rudement mis à l'épreuve. La province était également aux prises avec une pénurie croissante de gros arbres de plus en plus difficiles d'accès, situation attribuable à des pratiques de coupe ruineuses durant des années.